Message pastoral pour le cycle sacré de la Descente à l’Ascension de Sophia

Personnification de la sagesse (Koinē grec : Σοφία, Sophía) à la bibliothèque de Celse à Éphèse (deuxième siècle).

Le 15 août, notre Église célèbre la Descente de Sophia, la Sagesse divine, dans le monde.

Cette fête ouvre un cycle sacré qui se conclut le 8 septembre par son Ascension, célébration

du retour de la Mère dans le Plérôme et du don de la Sagesse à l’humanité.

Le cycle liturgique lié à Sophia

Entre ces deux dates se déploie un temps béni, où la présence de Sophia se fait plus proche.

C’est un moment privilégié pour cultiver la relation avec Elle et recevoir ses dons : patience, persévérance, espérance, amour véritable.

Dans le mythe gnostique, Sophia — la « Sagesse » — est un Éon qui, mue par un désir ardent de connaître la Plénitude du Père, fit l’expérience de la séparation et tomba dans les régions inférieures. Par cette « descente », elle joua un rôle central dans l’incarnation des âmes dans la matière. Mais son but profond, en coopération avec le Christ, est de conduire ces âmes à la réintégration dans le Plérôme.

Ainsi, Sophia est la Mère et la compagne de notre propre Étincelle divine : elle nourrit la

lumière intérieure, tandis que le Christ agit comme le Sauveur et le Révélateur qui ouvre la voie de retour.

Sophia et le Christ : une œuvre conjointe

La Pistis Sophia décrit un dialogue constant entre Sophia qui appelle et le Christ qui répond.

Elle lutte contre les puissances qui veulent retenir la lumière dans les ténèbres ; Lui descend

pour l’assister, la délivrer et, par elle, secourir les âmes. Ensemble, ils nous enseignent que la rédemption est à la fois œuvre de compassion (Sophia) et de connaissance (Christ).

« O Lumière de Lumière, en qui j’ai cru depuis le commencement, écoute ma voix, sauve-moi de la puissance de ces ténèbres, et que je revienne à mon lieu d’origine, là où mon essence fut établie depuis le commencement. » (Pistis Sophia, ch. 32).

Ce double rôle nous montre que la sagesse et l’amour ne sont pas séparés : la Sagesse nous guide, l’Amour nous relève.

Parallèle avec la fête catholique de l’Assomption

Le 15 août, l’Église catholique romaine célèbre l’Assomption de Marie, Mère de Ieshu. Dans

notre perspective gnostique, Marie peut être vue comme une manifestation terrestre de la

Vierge de la Lumière, archétype de Sophia. L’élévation de Marie préfigure la réintégration de Sophia dans la Plénitude, et rappelle que tout être humain est appelé à ce retour.

Ainsi, derrière la figure mariale se profile la Sagesse éternelle, celle qui « ordonne toutes choses avec puissance et douceur » (Livre de la Sagesse).

Tau Heracléon II (édité par Xavier Caumon, Diacre)